Dans le monde d'aujourd'hui, Jacques Monod est devenu un sujet d'une grande pertinence et d'un grand intérêt. Avec les progrès de la technologie et de la mondialisation, Jacques Monod s'est positionné comme un thème central dans diverses sphères de la vie quotidienne. Que ce soit dans la sphère professionnelle, académique ou personnelle, Jacques Monod a acquis une importance cruciale et a généré des débats et des discussions autour de ses implications et conséquences. Dans cet article, nous explorerons différents aspects liés à Jacques Monod, de son origine et de son évolution à ses effets sur la société moderne. De plus, nous analyserons diverses perspectives et opinions sur Jacques Monod, dans le but d’offrir une vision complète et enrichissante sur ce sujet si d’actualité aujourd’hui.
Né à Paris le , Jacques Lucien Monod est le fils du peintre Lucien Hector Monod et de Charlotte Todd MacGregor, Américaine née à Milwaukee. Jacques Monod est un descendant du pasteur Jean Monod, et le frère de Philippe Monod. Il a deux fils jumeaux : Olivier, chercheur au CNRS à l'Institut des Sciences de la Terre d'Orléans (ISTO), et Philippe, physicien retraité de l'ESPCI de Paris, nés de son mariage avec Odette Bruhl, une petite-fille du grand rabbin de FranceZadoc Kahn. Il est aussi le beau-frère du zoologisteGeorges Teissier et de sa femme Lise Bruhl, et le cousin de Geneviève Zadoc-Kahn, régisseuse des concertsMusigrains.
Jacques Monod fut résistant pendant la Seconde Guerre mondiale, tout comme son demi-frère Philippe Monod. C'est d'ailleurs grâce à l'action de ce dernier que Jacques peut s'évader de France, via Belfort, en 1944.
Il fait l'essentiel de sa carrière au sein de l'Institut Pasteur de Paris et devient professeur à la faculté des Sciences de Paris, puis au Collège de France, et enfin directeur de l'Institut Pasteur de 1971 à 1976. En 1965, il reçoit le prix Nobel de physiologie ou médecine avec François Jacob et André Lwoff pour ses travaux en génétique. En 1966, il porte, avec notamment François Jacob, le projet de création d'un centre de recherche spécialisé en biologie moléculaire. Cet institut adoptera le nom d'Institut Jacques-Monod en 1982. Son livre Le Hasard et la Nécessité (1970) a eu un très fort retentissement, amenant les débats sur la biologie sur la place publique. Monod y expose ses vues sur la nature et le destin de l'humanité dans l'univers, concluant ainsi son essai : « L’ancienne alliance est rompue ; l’homme sait enfin qu’il est seul dans l’immensité indifférente de l’Univers, d’où il a émergé par hasard. Non plus que son destin, son devoir n’est écrit nulle part. À lui de choisir entre le Royaume et les ténèbres. »
Les apports de Jacques Monod à la biologie moléculaire sont considérables. Intéressé par la génétique des micro-organismes, il postule puis met en évidence l'existence d'une molécule servant de lien entre le génome (ADN) et les protéines : l'ARN messager. Avec François Jacob, corécipiendaire du prix Nobel la même année, il démontre la notion d'opéron dans les bactéries, un opéron étant une unité génétique composée de plusieurs gènes dont l'expression est régulée par le même promoteur. Cette notion de promoteur est aussi due à ces deux savants.
Il publie en 1949 dans le journal Annual Review of Microbiology, un modèle de prédiction des croissances bactériennes, appelé équation de Monod et toujours utilisé dans le dimensionnement des stations d'épuration.
Il élabore en 1965 avec Jean-Pierre Changeux et Jeffries Wyman le concept d'allostérie, un mode de régulation majeur des enzymes. L'article publié dans le Journal of Molecular Biology est l'un des plus cités au monde.
Jacques Monod, François Jacob et André Lwoff ont obtenu le prix Nobel pour avoir établi que l’ADN est le point de départ des réactions biochimiques qui, par l’intermédiaire de l’ARN, produisent les protéines nécessaires à la vie des cellules. Pour Monod, l’ADN a le rôle primordial d'un centre de commande dans le métabolisme cellulaire. Avec François Jacob, il est l'un de ceux qui ont popularisé l'idée qu'un programme génétique dirige la vie et le développement des êtres vivants.
Fort de son succès, il publie en 1970 un livre, Le Hasard et la Nécessité, dans lequel il écrit : « Il faut ajouter enfin, et ce point est d’une très grande importance, que le mécanisme de la traduction est strictement irréversible. Il n’est ni observé, ni d’ailleurs concevable, que de « l’information » soit jamais transférée dans le sens inverse, c’est-à-dire de protéine à ADN. Cette notion repose sur un ensemble d’observations si complètes et si sûres, aujourd’hui, et ses conséquences en théorie de l’évolution notamment, sont si importantes, qu’on doit la considérer comme l’un des principes fondamentaux de la biologie moderne ».
L'année même de la parution de l'ouvrage, plusieurs chercheurs trouvent l’existence générale d'une enzyme, la transcriptase inverse, les Américains Harold Temin et David Baltimore, dans les retrovirus, le Français Mirko Beljanski, au sein même du CNRS, dans des bactéries, et le Japonais Satoshi Mizutani, ce qui ne contredit pas l'affirmation de Monod puisqu'il ne s'agit pas de traduction inverse, mais de transcription inverse. Les chercheurs annoncent l’existence générale de cette enzyme au VIe Symposium de biologie moléculaire tenu à Baltimore (États-Unis) en . Et trois ans après, Temin et Baltimore obtiennent le prix Nobel pour leur découverte.
Contribution épistémologique
Monod, dans sa préface à la traduction d'un livre du grand spécialiste de la théorie synthétique de l'évolution d'Ernst Mayr, a précisé dans une longue analyse nuancée son point de vue épistémologique sur l'évolution biologique et le darwinisme. Il les considère tous deux comme intellectuellement séduisantes, mais comme demeurant des hypothèses « se prêtant difficilement à la falsification pour employer le langage de Karl Popper », tout en pensant que « le néodarwinisme est dans l'état actuel la seule hypothèse scientifique existante, tendant à rendre compte de l'émergence de la diversité des êtres vivants. En revanche, il démontre que la théorie du gène déterminant héréditaire invariant au travers des générations, et même des hybridations, est tout à fait inconciliable avec les principes dialectiques (Le Hasard et la Nécessité, p. 53). »
Engagement militant
En 1972, Jacques Monod témoigne, en tant qu'expert, au procès de Bobigny (procès d'un avortement, alors interdit par la législation française) en faveur des accusées. En parallèle, il donne de l'argent aux accusées pour les aider à couvrir les frais de justice engagés.
Problems of scientific revolution: progress and obstacles to progress in the sciences: The Herbert Spencer lectures 1973, avec Hermann Bondi et Walter Bodmer, édité par Rom Harré, Oxford, Clarendon press, 1975.
Biosynthèse des acides nucléiques et des protéines, notes prises au cours de Jacques Monod, Paris, Association des étudiants en sciences, 1967.
Cinquantième anniversaire de la vie scientifique du professeur André Lwoff, prix Nobel, Paris, Institut Pasteur, 1er octobre 1971.
From biology to ethics, San Diego (Californie), Salk Institute for biological studies, 1969.
De l'adaptation enzymatique aux transitions allostériques, Conférence Nobel, Stockholm, Fondation Nobel, 1966.
Cybernétique enzymatique : Essais sur l’adaptation enzymatique, posthume, inédit, édité sous la direction de Francesca Merlin & Laurent Loison, Éditions Matériologiques, Coll. Histoire des sciences et des techniques, 2021.
Il existe une rue Jacques-Monod à Lyon dans le 7e arrondissement, dans le quartier de Gerland. Ce quartier est notamment connu pour ses laboratoires et sociétés pharmaceutiques. Le site de l'ENS Lyon sciences (École normale supérieure située au début de la rue) s'appelle Jacques Monod.
La principale station de traitement biologique des eaux usées de l'agglomération calaisienne porte son nom.
Un bâtiment porte son nom sur le campus de l'Institut Pasteur de Paris.
↑Son allocution, La Paix, l'art et la connaissance est reproduite dans Lwoff, Monod, Jacob à Stockholm, Le Figaro littéraire no 1027 du jeudi 23 décembre 1965, p. 4
Les Origines de la biologie moléculaire : un hommage à Jacques Monod, présenté par André Lwoff et Agnès Ullmann, Paris & Montréal, Études vivantes, 1980 (ISBN2-7310-6901-5)
Jean-Pierre Soulier, Jacques Monod : le choix de l'objectivité, Paris, Frison-Roche, 1997 (ISBN2-87671-253-9)
(en) Sean B. Carroll, Brave genius: a scientist, a philosopher, and their daring adventures from the French resistance to the Nobel Prize, New York, Crown Publishers, 2013 (ISBN978-0-307-95233-2)
(en) Biographie sur le site de la fondation Nobel (le bandeau sur la page comprend plusieurs liens relatifs à la remise du prix, dont un document rédigé par la personne lauréate — le Nobel Lecture — qui détaille ses apports)