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Paul de Chomedey est le descendant d'une famille de la noblessechampenoise. Fils aîné de Louis de Chomedey, seigneur de Chavannes et de Neuville, et de sa deuxième femme Marie de Thomelin, fille de Jean de Thomelin et d'Ambroise Dauquoy, un conseiller du roi et trésorier de France, il est baptisé à l'église Saint-Martin de Neuville-sur-Vanne le , à 25 km de Troyes, dans la province de Champagne. Son acte de baptême est rédigé ainsi : « Le 15 février 1612 a été baptisé Paul, fils de Louis de Chomedey, escuyer, sieur de Chavannes, Parrain pour le nom, Paul Janson, lieutenant au bailliage de Villemor et Gabriel de Campan, Marraine Jehanne Chabert. »
Paul de Chomedey devient sieur de Maisonneuve (écrit alors Maisonneufue) lorsque son père le dote du domaine de Maisonneuve par acte du — mais, que l'on sache, il a toujours signé « Paul de Chomedey », sans jamais utiliser le titre « de Maisonneuve ». Dès l'âge de 13 ans, il commence sa carrière militaire en Hollande, où il apprend d'ailleurs à jouer du luth, et combat dans des guerres européennes.
« D'or à trois flammes de gueules ondoyantes en pointe vers le chef disposées deux et un,. »
Vers la Nouvelle-France
Après la lecture des Relations des jésuites, il souhaite participer à l'évangélisation de la colonie de la Nouvelle-France. Le père Carles Lalement, jésuite, présente Monsieur de Maisonneuve à Jérôme Le Royer, cofondateur de la Société Notre-Dame de Montréal, qui le recrute pour prendre possession de leur concession dans le Nouveau Monde (l'Amérique). Choisi pour fonder une colonie sur l'île de Montréal, il part du port de La Rochelle le . M. de Maisonneuve monte dans un vaisseau avec 25 hommes et Jeanne Mance dans un autre avec 12 hommes. Pendant le voyage, le vaisseau de Maisonneuve doit s'arrêter trois fois à cause des tempêtes et il perd trois ou quatre de ses hommes, dont son chirurgien, celui-ci « qui lui était le plus nécessaire »,. Il arrive à Tadoussac en 1641.
L'année suivante, il travaille à la construction des fortifications et de divers édifices de Ville-Marie, fondée officiellement le sur l'actuelle Pointe-à-Callière. Selon H. J. J.-B. Chouinard, dans son « étude historique et biographique », le fleuve Saint-Laurentsort de son lit en . Les eaux se rendent jusqu'à la porte du fort puis se retirent le . Alors, Ville-Marie « retrouve le calme et la sécurité ». En , en ayant fait la promesse, Maisonneuve serait allé planter une croix au sommet du mont Royal à la suite de cet événement.
En 1647, Paul refuse l'offre de devenir gouverneur de la Nouvelle-France qui lui avait été proposée par le roiLouis XIV.
Au printemps de 1651, les attaques des Iroquois pour freiner la colonisation sont si fréquentes que les habitants de Ville-Marie croient leur fin arrivée. Maisonneuve fait se réfugier tous les habitants dans l'enceinte du fort. En automne de la même année, la colonie de Montréal est si réduite qu'à l'instigation de Jeanne Mance, il doit retourner en France pour recruter des volontaires. Il retourne à Montréal deux ans plus tard avec une centaine de personnes dont Marguerite Bourgeoys qui met en place l'enseignement dans la nouvelle ville. On appellera ce groupe La Grande Recrue qui va assurer la survie de Montréal. Si l'effort du sieur de Chomedey avait échoué, Montréal aurait été abandonnée et les survivants auraient été relocalisés à Québec. Lors de l'arrivée des nouveaux colons, la population de Montréal est d'à peine 50 habitants, incluant Jacques Archambault, qui creusera le premier puits d'eau sur l'île en 1658 à la requête de Maisonneuve.
Avec le temps, la colonie se développe et devient assez populeuse pour résister à la menace iroquoise. Le contrôle de la colonie est pris par la société missionnaire et repris par la couronne en 1663. Maisonneuve n'a pas l'appui du nouveau gouverneur Augustin de Saffray de Mézy.
Dernières années
En , Maisonneuve, alors âgé de 53 ans, reçoit de l'intendant Alexandre de Prouville de Tracy l'ordre de retourner en France pour une période indéfinie. Après vingt-quatre ans à la tête de la colonie, il quitte Montréal définitivement. Il s'installe à Paris où il vit dans l'ombre en compagnie de Louis Fin, son serviteur. Marguerite Bourgeoys lui rend visite en 1671.
Paul de Chomedey meurt le . À son chevet se tiennent son ami, Philippe de Turmenys, et son serviteur, Louis Fin. Le lendemain, les funérailles ont lieu dans l'église des Pères de la Doctrine chrétienne, située non loin de l'abbaye de Saint-Étienne-du-Mont, dans laquelle il est également inhumé. Ne s'étant jamais marié, Maisonneuve n'a eu aucune descendance,.
↑Voici la citation complète tirée de l'Histoire du Montréal : 1640-1672 :
« il faut parler de l'embarquement qui se fit de la sorte : M. de Maison-Neufve se mit avec environ 25 hommes dans un vaisseau et Mlle Mance monta dans un autre avec 12 hommes seulement, pour le reste de l'équipage et des hommes du Montréal, ils s'étaient embarqués à Dieppe ; dans le premier navire était un prêtre destiné pour les Ursulines, dans l'autre était le père Laplace, Jésuite ; huit jours après le départ le vaisseau de Mlle Mance fut séparé de celui de Maison-Neufve ; le vaisseau où était Mlle Mance n'expérimenta quasi de la bonasse, celui de Maison-Neufve éprouva de si furieuses tempêtes qu'il fut obligé de relacher par trois fois, il perdit trois ou quatre de ses hommes, entre autres son chirurgien qui lui était le plus nécessaire. »
↑De Casson, Dollier, Histoire du Montréal, Nouv. Éd. Critique par Marcel Trudel et Marie Baboyant, Montréal, Hurtubise HMH, Cahier du Québec 99. Collection Documents d’histoire, 1992, p. 56
Société historique de Montréal, Les cahiers de la Société historique de Montréal : dossier : La sépulture du sieur de Maisonneuve à Paris ; , Montréal : Société historique de Montréal, 1996, 120 p.
(en) Lionel Lindsay, « Paul de Chomedey de Maisonneuve », dans The Catholic Encyclopedia, vol. 16, New York, The Encyclopedia Press, (lire en ligne).
De Casson, Dollier, Histoire du Montréal, Nouv. Éd. Critique par Marcel Trudel et Marie Baboyant, Montréal, Hurtubise HMH, Cahier du Québec 99. Collection Documents d’histoire, 1992, 342p.
Ouvrages, chapitres
Rachel Lamarre, Chomedey de Maisonneuve, Montréal, Lidec, , 57 p.
Lucien Campeau, « Ville-Marie sous Jérôme Le Royer, sieur de La Dauversière », dans Jean-Rémi Brault (dir.), Les origines de Montréal. Actes du colloque organisé par la Société historique de Montréal, Montréal, Leméac, , p. 63 à 82.
Marcel Trudel, « Paul Chomedey de Maisonneuve : pour un renouvellement de la question », dans Jean-Rémi Brault (dir.), Les origines de Montréal. Actes du colloque organisé par la Société historique de Montréal, Montréal, Leméac, , p. 105 à 112.
Pierre Rousseau, Histoire de la vie de M. Paul de Chomedey, Sieur de Maisonneuve, fondateur et premier gouverneur de Villemarie, 1640-1676, Montréal, Librairie Saint-Joseph, , 290 p.